Approche holistique et naturelle
Qu’est-ce que l’histamine ?
À quoi sert-elle dans le corps ?
Qu’est-ce qu’une intolérance à l’histamine d’origine digestive ?
Qu’est-ce que le Syndrome d’Activation Mastocytaire ?
Pourquoi est-ce important que le taux d’histamine soit régulé ?
Comment le corps régule-t-il normalement son taux d’histamine ?
Qu’est-ce qui perturbe la régulation de l’histamine ?
Pour toutes ces questions, je te renvoie au premier article sur le sujet : Mieux comprendre l’intolérance à l’histamine.
Je pars du principe que tu sais déjà tout ça.
Ici, je vais te donner des clés pour que tu puisses déterminer si tu es concerné(e).
Tu vas vite de rendre compte que c’est un sujet complexe, riche… et que ce n’est pas pour rien qu’il est encore très peu connu en France ! Une intolérance à l’histamine, ce n’est vraiment pas facile à repérer et on va voir tout de suite pourquoi.
💎 Je vais faire me mon mieux pour être claire et synthétique, tout en te donnant des informations suffisamment détaillées pour que tu puisses saisir les subtilités les plus importantes du sujet.
J’espère ne pas te perdre en route !
Si tu as des questions, n’hésite pas à me contacter. Je me ferai un plaisir d’y répondre !
📖 Sommaire de l’article :
- Quelques repères préalables sur l’histaminose
- Intolérance à l’histamine : symptômes courants à connaître
- Analyses de sang, dosages de l’histamine et de la DAO
- Le test de l’antihistaminique
- Repérer une intolérance à l’histamine d’origine digestive
- Repérer un Syndrome d’Activation Mastocytaire (SAM ou SAMA)
- Faire un grand bilan de santé pour repérer des perturbateurs de la régulation de l’histamine
- Conclusion
🎥 Voici la vidéo publiée sur YouTube le 14 juillet 2023 :
Le contenu de cet article a très largement été mis a jour depuis l’enregistrement de cette vidéo.
ℹ️ Nous verrons dans un prochain article comment restaurer sa capacité à réguler l’histamine, avec une approche naturelle et holistique : Intolérance à l’histamine, des clés pour guérir (3e article)
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Quelques repères préalables sur l’histaminose
Pourquoi est-il si compliqué de s’y retrouver ?
Pour commencer il y a peu de ressources en français.
- Il y a ce livre, davantage adressé aux thérapeutes qu’à M. et Mme Tout le Monde :

Intolérances à l’histamine : comprendre les symptômes, les diagnostics et les traitements
de Andréa Fernandez Indulsky
Il ne faut toutefois pas s’attendre à y trouver des solutions clés en mains pour guérir. Andréa Fernandez Indulsky a fait un travail précieux de recherche pour rassembler des données scientifiques et les synthétiser en intégrant son expérience thérapeutique.
- Il y a cet ouvrage en anglais :

Is Food Making You Sick ? de James L Gibb (livre en anglais)
Ce livre est beaucoup plus pratique et accessible… quand on lit l’anglais !
- Et il y a de plus en plus de publications scientifiques en anglais sur le sujet.
Les médecins avec lesquels j’ai parlé jusqu’à présent, même s’ils peuvent être ouverts à l’échange, n’ont pas franchement l’air au courant de la chose. Peu de naturopathes connaissent réellement le sujet.
Bref !
L’errance peut être longue face à tous ces symptômes que l’on ne parvient ni à expliquer ni à endiguer.
Distinguer l’intolérance à l’histamine d’origine digestive et un Syndrome d’Activation Mastocytaire (SAM ou SAMA)
Pour rappel, nous avons vu dans le précédent article qu’un excès d’histamine peut être dû à 2 troubles distincts.
- L’intolérance à l’histamine d’origine digestive.
Le système digestif ne parvient plus à gérer l’histamine exogène, présente dans les aliments et les boissons. La DAO normalement produite par les cellules de la paroi intestinale est insuffisante ou/et inefficace. - Le syndrome d’activation mastocytaire (SAM ou SAMA).
Les mastocytes, globules blancs du système immunitaire, sont hyper-réactifs et libèrent de l’histamine de manière excessive.
L’histamine est d’origine endogène, elle provient de l’organisme lui-même.
La DAO circulante et la HNMT ne parviennent pas à dégrader suffisamment cette histamine.
Bien souvent, ces 2 troubles cohabitent, car ils ont des causes communes.
Il est difficile de comprendre ce qu’il se passe quand on ne connaît pas l’existence de ces 2 troubles et que l’on ne sait pas comment les gérer.
La variété des symptômes
Comme tu vas le voir, il y a des symptômes qui sont divers et variés. On ne pense pas a priori à les relier les uns aux autres. Par contre, quand on comprend comment cela fonctionne, cela devient limpide (voir le précédent article).
Des intensités variables
Ces symptômes peuvent avoir des intensités qui fluctuent dans le temps, ce qui ajoute une difficulté supplémentaire pour s’y retrouver. Là aussi, je t’ai expliqué comment cela fonctionne en utilisant l’image d’une tasse qui peut être plus ou moins remplie d’histamine (voir le premier article).
Dans l’article d’aujourd’hui, je vais pointer différents signaux et indicateurs qui peuvent suggérer qu’il y a un souci avec la régulation d’histamine dans le corps. Je te propose de raisonner par faisceaux d’indices. À toi de ressentir et observer s’il y a convergence de ces indicateurs ou pas.
Plus tu as de signaux, d’indices, de résultats concrets qui te parlent, plus il y a de probabilité qu’il y ait un souci avec ta régulation de l’histamine.
Le fait que plusieurs de ces désagréments soient toujours plus ou moins présents en toile de fond et que leur intensité varie d’un moment à l’autre, cela peut être justement un indicateur qu’il y a une difficulté avec la régulation du taux d’histamine.
Des délais variables entre causes et conséquences
Il peut y avoir des délais variables entre :
- ce qui va faire monter le taux d’histamine (= cause) ;
- et le désagrément qui se manifeste ensuite dans le corps (= conséquence).
Exemple : tu manges des amandes en quantité avec du chocolat et des bananes.
Certaines personnes vont tolérer tout à fait bien ces aliments malgré la quantité d’histamine qu’ils contiennent.
D’autres vont avoir des plaques rouges sur la peau, irritations intestinales, ou des écoulements des sinus, ou des maux de têtes… voire plusieurs symptômes différents.
Ces désagréments peuvent apparaître très rapidement (en quelques secondes), assez rapidement (dans les 2-3 heures qui suivent le repas) ou bien plus tard (jusqu’à 48 heures après).
Pas très facile de relier les causes (les amandes au chocolat banane) aux conséquences, quand il y a autant de signaux variés et que les délais varient eux aussi.
L’individualité des réactions
Chaque personne est un être unique avec sa propre génétique, son histoire, ses mémoires, ses traumatismes, sa sensibilité, son environnement, ses croyances… tous ces facteurs font que 2 personnes qui auraient peut-être le même taux d’histamine excessif au même moment, ne vont pas forcément manifester les mêmes symptômes, inconforts, désagréments, maladies !
L’évolution au cours du temps
Et bien sûr, nous changeons aussi au cours de notre vie.
On ne vit pas de la même manière un excès d’histamine à l’adolescence ou en pleine préménopause par exemple !
Tout cela n’aide pas vraiment à s’y retrouver et ni à repérer ce trouble.
C’est donc du sur mesure, du cas par cas. C’est basé sur l’observation de soi, les ressentis internes pour apprendre ce qu’il se passe pour soi et apprendre à tisser les liens entre ce que l’on vit, ce que l’on mange, ce que l’on ressent… et ce qu’il se passe ensuite dans le corps.
Réflexion sur la méthode et les tests à réaliser
Dernière remarque sur la méthode d’investigation.
Quand on fait des sciences et que l’on teste l’influence d’un facteur sur un système ou un processus, on sait qu’il ne faut faire varier qu’un seul paramètre à la fois.
Par exemple ici : imaginons que tu veuilles savoir ce qui génère tes différents symptômes et inconforts.
Tu sais que l’alimentation peut jouer, mais tu sais aussi qu’il peut y avoir une ou plusieurs carence(s) en micronutriments, une dysbiose intestinale, du stress, certaines émotions… il y a plusieurs facteurs qui peuvent avoir un impact sur ce que tu ressens.
Si tu fais une diète pauvre en histamine et que tu te supplémentes en oméga 3 et en iode par exemple. Si cela va mieux, tu ne sauras pas si c’est grâce à ta diète, tes compléments… ou parce que tu prends soin de toi !
Et peut-être que toutes ces choses aident et sont en synergie les unes avec les autres… mais tu ne sais pas clairement ce qu’il en est parce que tout se mélange. Tu as fait varier plusieurs paramètres à la fois.
Ce n’est pas un problème.
Cela ne veut pas dire qu’il faut être psychorigide et faire varier réellement un seul paramètre à la fois. On n’est pas dans un labo. Ici la santé est en jeu, il y a souvent de la souffrance, donc personnellement je suis plutôt d’avis de mettre toutes les chances de son côté et d’agir sur tout en même temps, en espérant que cela va aller mieux le plus vite possible !
Une fois que cela va mieux, on peut retirer les béquilles les unes après les autres, en prenant son temps et en lien avec son ressenti : observer si des inconforts apparaissent ou pas.
Ces précisions étant faites, voyons quels sont les éléments qui vont te permettre de déterminer si tes symptômes sont liés à un excès d’histamine.
Intolérance à l’histamine : symptômes courants à connaître
La première chose que je te conseille, c’est de faire la liste de tous les symptômes, désagréments et inconforts qui te gâchent la vie afin d’avoir un tableau le plus global possible. Prends bien en compte les ressentis physiques, mais aussi ton niveau de vitalité, ton état d’esprit psychique et ton équilibre émotionnel. Il s’agit d’une approche holistique.
Voici des désagréments courants qui peuvent se manifester à diverses intensités, lorsque l’on a trop d’histamine dans l’organisme.
- Terrain global : fatigue dès le matin, fatigue chronique, épuisement, faiblesse générale, allergies, inflammations, système immunitaire peu efficace avec des infections fréquentes.
- Sphère digestive : reflux gastriques, faibles capacités digestives, fatigue marquée après les repas, paroi de l’estomac douloureuse, intestins irrités, rectum et anus irrités, hémorroïdes, fissures rectales, diarrhées / constipation / alternance de constipation et de diarrhées.
- Sphère respiratoire et orl : sinus bouchés, écoulement sinus / nez, glaires et écoulements en arrière gorge, conjonctivites, picotements, yeux gonflés, croûtes dans les yeux le matin, rhinopharyngites à répétition, faibles capacités respiratoires, asthme.
- Peau : peau sensible, qui gratte / démange / brûle / picote sans raison apparente, œdèmes, gonflements de paupières ou de lèvres, plaques rouges, urticaire, eczéma, psoriasis, hyper-réaction aux piqûres d’insectes, difficulté à supporter certains tissus, allergies de contact, allergie aux savons / lessives / cosmétiques / shampooings…
- Cœur : troubles du rythme cardiaque, tachycardies.
- Articulations : douleurs articulaires, inflammation, ostéoporose, tendance à faire des tendinites facilement.
- Appareil génital : règles abondantes et/ou douloureuses, syndrome prémenstruel marqué, difficulté à concevoir un enfant, hypofertilité.
- Cerveau, système nerveux : sommeil léger et agité, état d’hypervigilance, hyperactivité, troubles de la concentration et/ou de la mémoire, dégénérescence du système nerveux, schizophrénie, maladie de Parkinson.
- Aspects psycho-émotionnels : anxiété, état dépressif, instabilité émotionnelle.
Cette liste n’est absolument pas exhaustive.
Remarque :
Ces symptômes peuvent se manifester à la fois en cas d’intolérance à l’histamine digestive et de syndrome d’activation mastocytaire. Ce n’est donc pas réellement la nature des symptômes qui va pouvoir nous aider à savoir s’il s’agit de l’un ou l’autre. Ce que l’on saura, c’est qu’il y a peut-être trop d’histamine dans l’organisme à ce moment-là.
Ces symptômes peuvent tout à fait être présents sans que cela soit une question d’histamine. C’est le fait de croiser ces désagréments avec ce qui va suivre qui va t’aider à y voir plus clair.
Analyses de sang, dosages de l’histamine et de la DAO
Ces analyses peuvent être envisagées qu’il s’agisse d’une intolérance à l’histamine digestive ou d’un syndrome d’activation mastocytaire (avec les réserves qui vont suivre).
Prise de sang pour mesurer le taux d’histamine
Tu peux réaliser en laboratoire d’analyses médicales près de chez toi, une prise de sang pour mesurer ton taux d’histamine. Tu peux faire ces tests y compris sans ordonnance (non remboursé).
Si ton taux d’histamine est très supérieur aux normes indiquées sur ta feuille de résultat et que tu n’as pas fait d’allergie ou de réaction particulière dans les jours précédant la prise de sang, cela peut être un indicateur qu’il y a un souci de régulation de l’histamine.
Toutefois, si le taux d’histamine est faible, cela ne veut pas dire qu’il y a une bonne régulation. Tu es peut-être tombé(e) à un moment où il était bas. Il peut remonter 3 heures plus tard.
En effet, le taux d’histamine sanguin varie très rapidement au cours d’une journée, ce n’est pas une donnée stable. Il faudrait faire plusieurs mesures à différents moments pour observer comment cela se passe dans le temps… mais je ne recommande pas cela, on est d’accord !
Prise de sang pour doser la DAO
Tu peux réaliser une analyse de sang en laboratoire pour mesurer ton taux de DAO, l’une des enzymes qui dégrade normalement l’histamine et permet de la réguler.
Là encore, si ton taux de DAO est vraiment bas, c’est un indicateur fort d’un souci de régulation de l’histamine.
Par contre, si ton taux est normal, cela ne veut pas dire que ton corps régule bien l’histamine.
- Ta DAO peut être présente en bonne quantité, mais avoir une forme qui n’est pas efficace.
- Environ 80% de la DAO se trouve au niveau des intestins. Tu peux donc avoir un taux de DAO circulant dans le sang suffisant (les 20% qui restent), mais peut-être qu’il n’y en a pas assez au niveau intestinal, si la paroi est en mauvais état par exemple.
- Tu peux avoir des troubles de la synthèse de la DAO, avoir fait la prise de sang à un moment où ça fonctionnait bien et 3 heures plus tard, ton corps en fabrique moins et cela se détraque.
Ces prises de sang peuvent être intéressantes à faire, mais les résultats sont vraiment à prendre avec recul.
Le test de l’antihistaminique
Là encore, ce test peut être intéressant à la fois pour une intolérance à l’histamine digestive ou un syndrome d’activation mastocytaire.
Comment les antihistaminiques fonctionnent-ils ?
Il est important de savoir que les antihistaminiques ne font pas baisser le taux d’histamine. Les antihistaminiques bloquent certains récepteurs à l’histamine, mais le taux global d’histamine reste le même.
Il peut être intéressant de consulter un médecin pour vérifier si une prise ponctuelle d’antihistaminique bien ciblé peut soulager temporairement les symptômes gênants, en attendant de gérer les causes.
Attention, je ne dis pas qu’il faut prendre ces médicaments !
Je ne suis pas médecin, je ne fais ni diagnostic ni prescription.
Comment interpréter ce test ?
- Si l’antihistaminique soulage au moins quelques symptômes, c’est un indicateur fort qu’il y a probablement un excès d’histamine dans l’organisme.
- Si l’antihistaminique ne soulage aucun symptôme… cela ne veut rien dire !
Pourquoi ?
Il existe différents récepteurs à l’histamine et donc différents types d’antihistaminiques en fonction des symptômes à tester.
Pour que le test soit vraiment parlant, on pourrait penser qu’il suffit de prendre l’antihistaminique ciblant le récepteur correspondant aux symptômes que l’on souhaite soulager.
Exemples :
- Zyrtec, Aerius agissent bloquent les récepteurs H1 présents dans les parois des muqueuses, les muscles lisses, le système nerveux. Ces antihistaminiques peuvent être prescrits par un médecin pour soulager un excès d’histamine se traduisant par des inconforts au niveau ORL, respiratoire, au niveau de la peau. Ces médicaments peuvent faire dormir aussi, réduire l’état de vigilance.
- Cimétidine, Stomédine agissent sur récepteurs H2 présents dans la paroi de l’estomac et peuvent être prescrits pour soulager temporairement l’acidité gastrique et les reflux.
Sauf que c’est en réalité plus complexe de cela !
De nombreux tissus sont équipés de plusieurs récepteurs à l’histamine à la fois. Tu trouveras une carte des récepteurs dans cet article. On peut donc prendre un antihistaminique qui ne va soulager aucun symptôme, alors qu’on souffre effectivement d’un excès d’histamine !
⚠️ Mise en garde
Dans cet article, nous explorons les facteurs qui peuvent constituer un faisceau d’indices pour savoir si l’on est concerné ou pas par cette difficulté de régulation d’histamine.
On verra dans l’article « Intolérance à l’histamine, des clés pour guérir » comment retrouver sa pleine capacité à réguler son taux d’histamine. Pour cela, il est essentiel de trouver les causes et de les régler.
J’insiste une fois de plus : les antihistaminiques ne font pas baisser le taux d’histamine. Ils bloquent un récepteur donné, c’est tout. Le taux global d’histamine n’est toujours pas régulé.
⛔️ Il n’est pas judicieux de bloquer trop longtemps ou trop souvent un récepteur à l’histamine. Ce récepteur a en effet un rôle à jouer dans le corps, qui en a besoin pour plein de choses comme on l’a vu dans le premier article.
De plus, tout médicament peut avoir des effets secondaires, surtout quand on le prend sur le long terme.
- Il peut par exemple surcharger le foie.
- Un anti-histaminique H2 (Cimétidine, Stomédine…) peut aussi générer une hypochlorhydrie, contribuant à affaiblir les capacités digestives et favorisant l’installation d’une dysbiose digestive.
Un antihistaminique peut soulager ponctuellement… attention de ne pas tomber dans le piège de croire que ça va régler le problème.
Repérer une intolérance à l’histamine d’origine digestive
Rappel :
Dans ce cas, c’est le système digestif qui ne parvient plus à gérer l’histamine exogène, présente dans les aliments et les boissons. La DAO normalement produite par les cellules de la paroi intestinale est insuffisante ou/et inefficace.
Relier l’apparition ou/et l’aggravation des symptômes à l’alimentation
Les symptômes de l’intolérance à l’histamine d’origine digestive se manifestent suite à la consommation de certains aliments :
- les aliments riches en histamine (quand la quantité d’histamine devient supérieure à ce que peut gérer la DAO produite par les intestins),
- les aliments riches en histidine (c’est l’acide aminé dont la dégradation produit l’histamine),
- les aliments riches en autres amines (qui utilisent aussi la DAO, celle-ci se retrouve alors saturée),
- les aliments qui perturbent le fonctionnement de la DAO,
- les aliments qui vont provoquer la libération d’histamine par les mastocytes (l’histamine est alors d’origine endogène, voir la partie suivante sur le SAMA).
Cette liste de référence de la Communauté d’intérêts Suisse de l’intolérance à l’histamine (SIGHI) est ultra complète… mais très longue et pas forcément très pratique à utiliser quand tu dois constituer tes menus au quotidien. Ils ont aussi conçu cette liste un peu plus utilisable.
🥕Pour te simplifier la vie, j’ai créé une fiche qui va t’aider à t’y retrouver parmi tous ces aliments. Elle est bien détaillée et tient sur une page.
Tu la trouveras dans les Ressources Gratuites de la Plateforme en ligne d’Infloressens.
Pour établir ce lien éventuel plus facilement, tu peux :
- tenir un journal quotidien où tu notes ce que tu manges et de l’évolution de tes symptômes,
- réaliser le test alimentaire spécifique de l’histamine.
Faire un test alimentaire spécifique pour l’histamine
Le principe
Ce test sert à répondre aux questions suivantes :
- Est-ce que suivre une diète pauvre en histamine améliore la situation ou pas ?
- Est-ce que lorsque tu manges à nouveau « normalement », les symptômes réapparaissent ?
Tu vas avoir besoin de savoir quels sont les aliments à éviter : ceux qui contiennent de l’histamine et ceux qui provoquent la libération de l’histamine interne des mastocytes. Je te renvoie au document dont je t’ai déjà parlé plus haut.
🎯 J’ai aussi conçu une fiche outil pour t’aider à réaliser le test alimentaire spécifique pour l’histaminose. Au départ, quand on n’a pas l’habitude, ce n’est pas évident de savoir par où commencer ni comment s’y prendre.
C’est un outil que je partage aussi dans les Ressources Gratuites de la Plateforme en ligne d’Infloressens.
Comment interpréter les résultats de ce test alimentaire
Résultats clairement positifs
Ce que j’appelle un résultat clair : à chaque fois que tu diminues la quantité d’histamine de ton alimentation, cela diminue fortement tes symptômes, voire cela les fait disparaître complètement.
S’il n’y a plus aucun symptôme, c’est que l’histaminose provient d’une incapacité à réguler l’histamine exogène. C’est une intolérance à l’histamine d’origine digestive.
⚠️ Attention, il y a un piège ici !
Ce n’est pas parce que tu as fait ce lien que tu as réglé ton problème. Je te rappelle que ton corps est censé pouvoir gérer l’histamine contenue dans les aliments.
De plus, que vaudrait une vie sans avocats, tomates, bananes, ananas, cacao… ?
Cela serait super triste, non ?
L’idée avec ces tests, c’est de comprendre ce qu’il se passe. Il n’est pas question de s’enfermer dans des régimes restrictifs à vie ! Par conséquent, si tu fais un lien entre tes symptômes et un apport d’histamine alimentaire, il faudra s’occuper d’assainir et réparer ton tube digestif afin qu’il devienne à nouveau capable de réguler cette histamine exogène.
Quand les résultats sont mitigés
Parfois, la restriction spécifique de l’histamine améliore un peu les symptômes, mais ce n’est pas parfait non plus.
Si cela améliore un peu la situation, c’est que l’on a touché quelque chose !
Comment interpréter ces résultats ?
Cumul de l’histaminose d’origine digestive et du Syndrome d’Activation Mastocytaire
Il arrive très souvent qu’une personne souffre à la fois d’une histaminose d’origine digestive et d’un Syndrome d’Activation Mastocytaire.
Dans ce cas, une diète pauvre en histamine va soulager les symptômes en faisant baisser les quantités d’histamine d’origine exogène (celle qui vient de l’extérieur).
Toutefois, si les mastocytes continuent à libérer de l’histamine de manière excessive (histamine endogène), un certain nombre de symptômes vont perdurer malgré la diète.
Le cas des dysbioses digestives
La dégradation de la paroi du tube digestif peut parfois être liée à une prolifération de parasites comme des champignons (candida albicans) ou/et des bactéries (cas du SIBO).
Certains aliments favorisent cette prolifération : aliments riches en glucides (produits sucrés, féculents, céréales) ou/et riches en FODMAPs (sucres favorisant les fermentations).
Lorsqu’on consomme ce type d’aliments au quotidien sans les digérer totalement (voir l’article « Comment mieux digérer« ), des parasites vont se charger des restes, surtout si le transit est ralenti (stagnation des matières, accumulation de déchets).
Ces micro-organismes vont alors produire des métabolites qui peuvent être toxiques et irriter la paroi digestive. Certains de ces métabolites seront dégradés par la DAO, qui sera alors moins disponible pour réguler le taux d’histamine.
Il peut donc être intéressant de tester quelques jours une diète spécifique pour la candidose (éventuellement allégée en histamine aussi) ou / et une diète spécifique du SIBO pour voir si cela améliore la situation ou non.
✅ Tu trouveras toutes les informations dans la Diètothèque (voir les Ressources Gratuites de la plateforme en ligne d’Infloressens).
⚠️ Attention !
J’insiste lourdement : ces diètes sont des outils de repérage pour comprendre ce qu’il se passe. Elles ne suffiront pas à elles-seules à résoudre le problème ni à rééquilibrer le terrain. Pour cela il faudra déterminer ce qui a généré ces dysbioses digestives avec l’approche la plus large possible (holistique) pour mettre toutes les chances de son côté.
Que faire en cas de résultats négatifs ?
Parfois ces diètes pauvres en histamine ne changent absolument rien aux symptômes. Cela signifie qu’ils ne sont pas dus à un excès d’histamine exogène.
Il peut toutefois y avoir un souci d’histaminose, où l’histamine provient de la dégranulation des mastocytes. Il convient dans ce cas d’explorer cette possibilité (voir SAMA ci-dessous).
Le test de la supplémentation en DAO
Une enzyme dont on parle beaucoup dans les publications sur l’histamine, c’est la fameuse DAO qui dégrade normalement l’histamine, essentiellement au niveau digestif.
Voici quelques exemples de compléments de DAO que tu peux trouver facilement sur Amazon.fr :
Quel est le principe de ce test ?
Si prendre de la DAO t’aide visiblement à réduire tes symptômes, il y a des chances que tu aies un souci de régulation de l’histamine sur le plan digestif.
Cela peut signifier par exemple que la paroi digestive est dégradée et ne fabrique pas assez de DAO.
Mais il y a aussi d’autres possibilités :
- Peut-être que d’autres enzymes dysfonctionnent. La DAO du complément vient alors aider à dégrader l’histamine.
- La DAO peut être présente en quantité normale, mais se retrouver complètement saturée par un excès d’histamine ou/et la présence d’autres amines biogènes à dégrader (provenant d’une mauvaise capacité digestive, d’une dysbiose…).
Cette DAO va donc agir au niveau digestif. Cela va aider à ce que moins d’histamine passe dans le sang et donc réduire le taux d’histamine à la fois au niveau digestif et aussi globalement. Et oui ! La DAO peut aussi être utile dans certains cas de syndrome d’activation mastocytaire.
Et si la DAO ne change rien ?
Cela peut arriver alors qu’il y a pourtant bien un problème d’histaminose d’origine digestive, je l’ai déjà constaté.
Cela peut aussi vouloir dire que l’histamine est d’origine endogène (voir SAMA) ou que ce n’est pas un problème d’histamine.
Et si la DAO aggrave mes symptômes ?
Cela arrive aussi ! Je vois 2 raisons possibles à cela d’après mes connaissances actuelles.
- La DAO est une enzyme, donc une protéine. Chez les personnes ayant un terrain à tendance allergique, il arrive qu’une immunité se développe contre cette DAO étrangère. Celle-ci devient un allergène. L’organisme va développer des réactions inflammatoires et/ou allergiques en présence de cette DAO. Prudence donc en cas de SAMA, cela peut aider ou aggraver.
- La dégradation de l’histamine par la DAO produit entre autres composants de l’H2O2 (peroxyde d’hydrogène = eau oxygénée) qui est très agressif pour l’organisme. Normalement ce composé est dégradé par une enzyme, la catalase. Si cette dernière vient à manquer, ce H2O2 peut s’accumuler et contribuer à augmenter encore le stress oxydatif. Il est donc très intéressant de tester la prise de DAO associée à de la catalase, surtout si l’on a l’impression que la prise de DAO aggrave les symptômes.
Exemple de DAO avec catalase : DAO du laboratoire NR&D (NutriLogics) issue du rein de porc.
⚠️ Attention !
Quand tu testes un nouveau produit, veille à bien vérifier la composition, les dosages, les excipients, ce qu’en disent les autres acheteurs… Je te recommande aussi de tester le produit progressivement, en laissant un temps suffisant d’observation entre 2 prises (24 à 48 heures).
Demander l’avis de ton médecin peut être une excellente idée, surtout si tu prends un traitement de manière chronique. Attention aux interactions médicamenteuses !
Repérer un syndrome d’activation mastocytaire
Rappel :
Dans ce cas, ce sont les mastocytes, globules blancs du système immunitaire, qui sont hyper-réactifs et libèrent de l’histamine de manière excessive. L’histamine est d’origine endogène, elle provient de l’organisme lui-même.
La DAO circulante et la HNMT ne parviennent pas à dégrader correctement cette histamine.
Présence des symptômes en toile de fond
Il arrive que les symptômes soient plus ou moins permanents. Les mastocytes peuvent en effet libérer de l’histamine de manière quasi permanente, générant des symptômes de fond inconfortables, une faiblesse générale et une grande fatigue.
Dans ce cas, il pourra être utile de :
- vérifier si la nature des symptômes semble correspondre (symptômes traduisant une inflammation globale ou/et localisée, voir liste plus haut),
- réaliser une analyse sanguine du taux d’histamine (avec les réserves présentées plus haut),
- tester éventuellement l’impact de certains antihistaminiques ciblés (seulement pour savoir s’il y a un lien, ces médicaments ne résoudront pas le problème, voir plus haut).
Étant donné que l’organisme a du mal à réguler son taux d’histamine endogène, il peut être judicieux de ne pas trop en rajouter avec une alimentation riche en histamine (et autres amines), puisque celle-ci peut passer dans le sang.
Le temps de permettre au système immunitaire de retrouver son équilibre, il peut donc être pertinent de bien gérer son alimentation, afin de ne pas se surcharger en histamine, tout en sachant que le fond du problème n’est pas là.
J’attire aussi ton attention sur le fait que :
- certains aliments ont tendance à favoriser une dégranulation mastocytaire.
Je te renvoie à la liste SIGHI où tu peux chercher le code « L » présent par exemple sur le blanc d’œuf, les abats, les fruits de mer, le germe de blé, les graines de tournesol, les noisettes, les noix, les noix de cajous, les avocats, les choux de Bruxelles, les fèves, les haricots, les algues, les oignons, le raifort, la roquette, les tomates, l’ail des ours, les agrumes, les fraises, les kiwis, les prunes, le cacao… et il y a aussi beaucoup de « ? » à considérer !
Oui je sais, c’est déprimant… d’où l’importance de chercher à régler tout ça sans traîner !
- pour résoudre ce problème de dégranulation anarchique des mastocytes, il faudra enquêter pour savoir ce qui les active à ce point. Il peut s’agir de stress chronique, d’un choc émotionnel, d’une dysbiose intestinale, d’une infection froide (Covid, herpès, mononucléose, maladie de Lyme, cytomégalovirus…), d’un déséquilibre hormonal (thyroïde et/ou surrénales faibles, ménopause)… les possibilités sont nombreuses.
En tout cas, tu peux te dire que si ton système immunitaire est aussi réactif, c’est qu’il a de bonnes raisons pour cela. Il reste donc à trouver ces raisons…
Relier l’aggravation des symptômes à la survenue d’un stress
La survenue d’un stress va faire apparaître les symptômes ou les aggraver, car les mastocytes vont s’activer et libérer l’histamine dans les minutes ou les heures qui suivent.
Dans ce cas, il va être très utile de s’observer soi-même attentivement afin de réussir à faire les liens. Tenir un journal de bord pendant quelques semaines peut être une excellente idée, car les symptômes peuvent parfois apparaître de manière décalée dans le temps (quelques heures, le lendemain…).
Voici quelques exemples courants de stress pouvant activer les mastocytes :
- du surmenage, une charge mentale excessive,
- une contrariété, une dispute,
- un changement brusque de température, d’humidité, du vent, un courant d’air froid,
- la consommation d’un aliment mal toléré ou auquel on est allergique (mais pas forcément riche en histamine),
- une hypoglycémie (un repas pris trop tardivement par rapport aux horaires habituels par exemple),
- une séance de sport, un effort plus intense que d’habitude,
- la prise de certains médicaments.
Là encore, il va être utile de ne pas surcharger l’organisme avec une alimentation inadaptée, le temps de restaurer l’équilibre du système immunitaire.
Et encore une fois, il va falloir chercher à comprendre ce qu’il se passe afin de retrouver davantage de stabilité et de sérénité.
Faire un grand bilan de santé pour repérer des perturbateurs de la régulation de l’histamine
Je te renvoie au premier article où j’ai listé différents facteurs qui peuvent altérer la capacité à réguler l’histamine :
- paroi digestive dégradée, faibles capacités digestives (hypochlohydrie, foie surchargé, vésicule biliaire encombrée, pancréas faible…),
- déséquilibre de la flore microbienne (dysbiose digestive due à une prolifération de Candida albicans, SIBO…),
- intestins poreux ou perméabilité intestinale (les intestins laissent passer des macromolécules qui ne devraient pas se retrouver dans le sang, ce qui sur-active le système immunitaire et peut être à l’origine de maladies auto-immunes et de SAMA),
- manque de certains micronutriments (vitamines, minéraux, oligo-éléments…),
- rythme de vie inadapté, stress chronique,
- chocs émotionnels,
- glande thyroïde déréglée,
- glandes surrénales épuisées,
- chez les femmes, troubles hormonaux (ménopause, prédominance œstrogénique),
- polluants dans l’environnement, l’eau,
- infections froides (Covid long, herpès, virus EBV de la mononucléose, cytomégalovirus CMV, bactérie Borrelia burgdorferi de la maladie de Lyme…).
Dans chacun de ces cas, il y a des signes cliniques à repérer, ainsi que des examens à réaliser pour savoir ce qu’il en est de manière objective.
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Plus ton approche va être globale, holistique, plus tu auras des chances de trouver les causes profondes de ces déséquilibres et de pouvoir y remédier durablement.
Conclusion
Pour finir, voici une liste non exhaustive de ce que tu peux mettre en œuvre pour déterminer si tes symptômes sont liés ou non à l’histamine.
- Faire la liste des symptômes et désagréments que tu vis qui peuvent avoir un lien avec un excès d’histamine.
- Tenir un journal pour identifier ce qui déclenche l’apparition et/ou l’aggravation de ces symptômes (aliments, évènements, stress…).
- Tester une diète pauvre en histamine.
- Tester quelques compléments de DAO.
- Faire des analyses de sang pour vérifier tes taux d’histamine et de DAO.
- Faire des analyses de sang pour vérifier les niveaux de vitamines et minéraux essentiels.
- Te faire prescrire par ton médecin un antihistaminique ciblé par rapport à tes symptômes.
- Faire un bilan global de santé pour repérer d’éventuels perturbateurs physiologiques (état de la thyroïde et des surrénales, vérification des capacités digestives, état du foie et du pancréas, perméabilité intestinale, dysbiose digestive, bilan hormonal, sérologie d’infections froides, recherche de polluants…).
- Apprendre à mieux gérer ton stress et à mieux vivre tes émotions pour t’apaiser intérieurement et voir si cela améliore ton état général.
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