Pensées suicidaires, pulsion de mort… on en parle ?

Article publié le 17/09/2021
Mis à jour le 29/09/2025

Parler de la mort ne tue pas.
Parler du suicide, ce n’est pas une incitation au suicide.
Bien au contraire !

Éviter d’en parler, esquiver le sujet en parlant d’autre chose, être dans le déni par rapport à sa propre souffrance ou par rapport à la souffrance d’un proche, cela entretient et nourrit ces sentiments d’isolement, d’incompréhension, d’impuissance, d’inutilité qui font le lit des pensées suicidaires, des tentatives de suicide et des passages à l’acte.

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Je te propose dans cette vidéo d’éclairer ce sujet en te donnant des clés et pistes de réflexion pour que “au cas où” des pensées suicidaires te passent par l’esprit ou “au cas où” tu croises le chemin de quelqu’un qui est confronté à ce genre de choses, tu puisses avoir des repères et des ressources pour traverser cela le mieux possible.

Le fait que je puisse parler de ce sujet sans drama, de manière posée, avec un certain recul… cela ne veut pas dire que je ne compatis pas à la douleur des personnes qui sont confrontées à cette thématique, pour elles-mêmes ou un proche.

Je tiens à préciser que je mesure vraiment à quel point ce sujet peut être sensible et douloureux.

Qu’est-ce que le suicide ? Définition et étymologie

D’un point de vue étymologique, le mot vient du latin « suicidium », terme composé :

  • du préfixe « sui » signifiant « soi »,
  • du verbe « caedere » signifiant « tuer ».

Un suicide est l’acte délibéré de mettre fin à sa propre vie.

Je t’invite à observer tes croyances et tes représentations de la chose…

Est-ce que le suicide, c’est mal ?
Est-ce que c’est un péché ?
Est-ce que c’est toujours forcément dramatique ?

En fonction de ta culture, de ta religion, de tes croyances sur la vie et la mort, de ce que tu as déjà vécu, du paradigme dans lequel tu fonctionnes (matérialiste ou spiritualiste)… il y a différentes manières de répondre à cela.

Imaginons que je prenne le contrepied de nos représentations les plus courantes sur le suicide…
Est-il concevable par exemple pour toi qu’une personne choisisse en conscience de mourir, parce qu’elle sent que c’est l’heure pour elle.

Sans drame et même avec joie ?

Je ne dis pas que c’est ce qu’il se passe le plus souvent et on va y revenir après.
J’ouvre juste cette possibilité pour t’inviter à regarder ta conception du suicide, tes croyances.

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Des chiffres ?

Pour mesurer l’ampleur d’un phénomène, moi je trouve toujours intéressant de revenir aux chiffres — c’est l’héritage de ma formation scientifique.

La France a un taux de suicide d’un peu plus de 14 pour 100 000 habitants ce qui fait environ 10000 suicidés par an (voir les sources).

C’étaient les chiffres avant le Covid !

Il est très compliqué d’obtenir le nombre de suicides depuis 2019. Si tu as ces chiffres d’une source fiable, n’hésite pas à les poster dans les commentaires (avec la source).

Il y a quand même cette publication de la fondation “Fondamental” sortie le 28 janvier 2021,  au sujet de la santé mentale des 18-24 ans en 2020 comparée aux années précédentes (source).

« 32% des 18-24 ans ont un trouble de santé mentale, +11 points par rapport à l’ensemble de la population. (…)
Presque 3 jeunes sur 10 ont pensé qu’il vaudrait mieux qu’ils soient morts ou ont songé à se blesser. »

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C’est vraiment alarmant, en France et partout dans le monde !

Paradigmes matérialiste et spiritualiste

Notre manière de voir la mort — et donc le suicide — dépend beaucoup du paradigme dans lequel nous fonctionnons.

  • Si l’on adopte un paradigme matérialiste, la mort est perçue comme une fin définitive : après, il n’y a plus rien. Le suicide peut alors apparaître comme une façon de mettre un terme à la souffrance, sans perspective au-delà.
  • Dans un paradigme spiritualiste, au contraire, la mort n’est pas considérée comme une fin mais comme un passage. Elle ouvre sur une continuité de l’existence, sous une autre forme. Dans ce cadre, le suicide prend une signification complètement différente.

Ces deux visions mènent à des compréhensions radicalement opposées du même geste. Elles influencent profondément nos croyances, nos émotions et nos jugements autour du suicide.

👉 Si tu veux aller plus loin sur ces notions de paradigme matérialiste et spiritualiste, je t’invite à consulter cette vidéo :

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Suicide conscient et suicide inconscient

Je trouve aussi intéressant d’observer que le suicide peut être conscient ou inconscient.

  • Le suicide conscient : c’est lorsqu’une personne décide, en pleine conscience, de mettre fin à ses jours.
    Elle élabore une stratégie, la met en œuvre et meurt.
  • Le suicide inconscient ?
    Peut-on imaginer que certaines maladies graves — par exemple certains cancers — soient des formes de suicides inconscients ?
    Peut-on voir certains usages de drogues, certaines formes d’alcoolisme comme des suicides qui ne disent pas leur nom ?
    Plus largement, est-ce que tout comportement autodestructeur ne pourrait pas être envisagé comme une forme de suicide inconscient ?

Pourquoi se suicide-t-on ?

Les facteurs déclencheurs : des épreuves de vie

D’abord, il y a des événements douloureux de la vie que j’appellerai des facteurs déclencheurs.

Il peut s’agir :

  • de la perte de son emploi, d’un chômage prolongé, d’une grande détresse sur le plan financier et économique ;
  • d’une déception sentimentale, de la mort d’un conjoint, d’un divorce ;
  • de difficultés au niveau de sa santé, d’une maladie grave, de troubles du sommeil, de troubles de l’alimentation ;
  • de stress très intenses au niveau professionnel, personnel, familial ;
  • de dépendances : toxicomanie, alcoolisme, emprise.
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Bien souvent, il peut y avoir une accumulation de certains de ces facteurs déclencheurs, qui vont conduire la personne à avoir ces crises de pensées suicidaires, à faire une ou plusieurs tentatives et puis, finalement, peut-être à passer à l’acte.

Ne pas confondre déclencheur et causes profondes

Je pense qu’il est essentiel de ne pas confondre les facteurs déclencheurs avec les causes profondes des pensées suicidaires, des tentatives ou du passage à l’acte.

Pour expliquer ce que j’entends par là, j’aime faire un parallèle avec la manière dont la naturopathie considère la santé. En naturopathie, ce qui détermine l’état de santé d’une personne, c’est avant tout son terrain : la qualité des liquides qui circulent dans son corps, la vitalité de ses cellules et de ses organes. C’est ce terrain qui conditionne la résistance et la résilience du système.

En fonction de ce terrain, la rencontre avec un microbe peut se vivre de façons très différentes :

  • Si le terrain est de bonne qualité, on peut avoir quelques symptômes, mais rien de grave. Le corps s’adapte, retrouve son équilibre et gère la situation sans grande difficulté.
  • Si le terrain est dégradé, la présence du microbe va déclencher un nettoyage. Ce nettoyage, en médecine allopathique, sera perçu comme une maladie, avec des symptômes parfois lourds.

Autrement dit, ce n’est pas tant le microbe en lui-même qui détermine l’évolution de la situation, mais bien la qualité du terrain. Ces microbes deviennent alors des révélateurs de l’état de santé réel de la personne.

De la même manière, chacun d’entre nous possède un terrain intérieur psychique et émotionnel. Ce terrain peut être plus ou moins sain, plus ou moins vital, plus ou moins résilient. Et c’est lui qui détermine notre capacité à faire face aux défis et aux épreuves de la vie.

Un divorce, une déception sentimentale, la perte d’un proche, un chômage prolongé, une maladie grave… Tout le monde peut être confronté à ces événements. Pourtant, tout le monde ne développe pas pour autant des pensées suicidaires.

Alors, pourquoi certaines personnes vont jusqu’à penser au suicide, voire passer à l’acte, et d’autres pas ?
Pour moi, la réponse se trouve dans la qualité de ce terrain psychique, émotionnel et intérieur. C’est lui qui fait toute la différence.

Ce qui dégrade la qualité d’un terrain psychique

Qu’est-ce qui fait la qualité d’un terrain psychique ?
Qu’est-ce qui contribue à dégrader la résilience, c’est-à-dire cette capacité à guérir les traumas, à se relever des difficultés ?

Certains spécialistes du suicide estiment qu’il y a 4 facteurs qui vont grandement dégrader ce terrain psychologique (voir les sources) :

  • Une famille non communicante, désunie, repliée sur elle-même.
  • Des transgressions majeures (incestes, climat incestueux, violence extrême).
  • Des antécédents familiaux (suicide dans l’entourage et l’histoire de la famille).
  • L’isolement et la solitude (difficulté à s’insérer dans la vie sociale).
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Ces facteurs génèrent un climat intérieur, avec un ensemble de croyances sur soi, sur les autres, sur la vie qui sont particulièrement toxiques.

Quand cette souffrance de fond est déjà présente, alors face à la confrontation à un ou plusieurs événements difficiles dans sa vie, il va être compliqué de faire face, de rester positif, de chercher des ressources.
La souffrance psychique est telle que la personne cherche une solution pour y mettre un terme.
La mort est alors envisagée non pas comme un choix parmi d’autres mais comme le dernier recours possible pour retrouver la paix.
La personne croit qu’il n’y a pas d’autres solutions pour arrêter de souffrir.

Bien souvent, les personnes qui se suicident ne cherchent pas la mort, elles cherchent le soulagement de leur souffrance et la paix.

C’est une stratégie qui peut sembler logique si l’on croit qu’après la mort il n’y a plus rien, le néant…

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Comme tu le sais peut-être ce n’est pas comme cela que je perçois les choses.

Pour moi la mort, c’est un passage d’un état à un autre.

Par conséquent, se suicider pour espérer “en finir” n’a pas de sens dans ma réalité et peut même amener à de grandes surprises… ou déconvenues.

Il n’y a aucun jugement dans ce que j’exprime ici sur le suicide « en général », c’est seulement une vision très personnelle que je partage avec toi.

J’invite les personnes concernées à discerner les raisons réelles pour lesquelles elles souhaitent partir.

Avec quoi veulent-elles vraiment “en finir”?

Pour moi chaque situation est à regarder en profondeur et au cas par cas, avec le plus de lucidité possible au-delà des jugements ou des évaluations un peu rapides.

Comment prévenir le suicide et gérer les crises de pensées suicidaires ?

Quand on comprend que la cause profonde du suicide ne se trouve pas uniquement dans les événements déclencheurs, mais dans la qualité du terrain psychique et émotionnel de la personne, alors la prévention peut s’orienter différemment.

La thérapie psychocorporelle pour guérir les blessures intérieures

Le suicide a cette particularité : quand c’est fait, c’est fini. On ne peut que faire de la prévention.

Face à la compréhension profonde de ce qui conduit aux pensées suicidaires et au suicide on peut envisager une prévention de fond : prendre soin du terrain psychique.

Prendre soin de son terrain intérieur, c’est apprendre à mettre de la conscience, de la douceur et de l’amour sur ce que l’on vit. Cela signifie accueillir ses blessures, revisiter ses traumas, observer ses croyances limitantes et œuvrer progressivement à les transformer.

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C’est un travail qui se fait pas à pas, dans le temps. Ce chemin de guérison intérieure sera d’autant plus puissant et libérateur si l’on implique ses ressentis corporels et la respiration consciente.
Tu pourras en savoir plus en explorant mes nombreux contenus (articles, vidéos) qui décrivent la pratique de l’introspection.

📌 L’introspection pourquoi c’est si efficace ?
📌 Comment faire une introspection de soi – Guide complet

On ne gomme pas la souffrance d’un coup, mais on peut la transmuter en allant à sa rencontre avec bienveillance.

C’est le cœur de ce que je propose dans mes séances de thérapie psychocorporelle : aider chacun à mieux se connaître, à mettre des mots et de la conscience sur ce qui se joue en lui, et à renforcer sa pulsion de vie.

Quand on nourrit ce terrain intérieur, quand on lui redonne sa juste place, la souffrance n’a plus le même pouvoir destructeur.

Les facteurs protecteurs du passage à l’acte

Il existe des ressources, des appuis intérieurs et extérieurs, qui permettent de réduire le risque de passage à l’acte et d’offrir des points d’ancrage face aux pensées suicidaires.

  • Ne pas être isolé : pouvoir parler à quelqu’un de confiance, partager ce que l’on vit, y compris dans sa vulnérabilité et sans masque. Être entendu, c’est déjà alléger une partie du poids.
  • Avoir une bonne estime de soi : apprendre à reconnaître sa valeur, même quand on se sent brisé. Retrouver une image plus juste de soi permet de rouvrir des possibles.
  • Tisser des relations de confiance réciproque : être dans un lien authentique, où l’on peut donner et recevoir, renforce le sentiment d’appartenance et de sécurité.
  • Se sentir responsable : s’occuper d’un enfant, d’un proche, d’un animal, ou s’investir dans un projet donne une raison de rester ancré dans la vie.
  • Être accompagné : bénéficier d’un suivi thérapeutique, qu’il soit psychologique, médical ou holistique, c’est se donner un espace pour déposer, comprendre, transformer.
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Ces facteurs protecteurs ne suppriment pas magiquement la souffrance, mais ils renforcent le terrain intérieur. Ils donnent davantage de leviers pour ne pas se laisser engloutir.

Apprendre à gérer les crises de pensées suicidaires

Même avec un bon terrain, il peut y avoir des crises intenses de pensées suicidaires.
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’apprendre à les reconnaître et à les anticiper.

  • Observer les paroles et les comportements inquiétants : chez soi ou chez un proche, il est essentiel de ne pas minimiser ce qui peut paraître comme un « appel à l’aide ».
  • Repérer les signes avant-coureurs : changements d’humeur, discours récurrents autour de la mort, retrait social, comportements inhabituels…
  • Utiliser des outils d’évaluation : l’échelle de Columbia, composée questions, permettant de mesurer le risque réel de passage à l’acte. Elle peut être utilisée pour soi-même ou pour un proche afin de prendre conscience de la gravité de la situation.

    Voici le début de cette échelle graduée de 1 à 5 (ordre croissant de risque) :

    1. Désir d’être mort(e)
    Avez-vous souhaité être mort(e) ou vous endormir et ne jamais vous réveiller ?
    2. Pensées suicidaires actives non spécifiques
    Avez-vous réellement pensé à vous suicider ?
    3. Idéation suicidaire active avec définition de méthodes (sans scénario), sans intention de passage à l’acte
    Avez-vous pensé à la manière dont vous vous y prendriez ?
    4. Idéation suicidaire active avec intention de passage à l’acte, sans scénario précis
    Avez-vous eu des pensées de ce genre et l’intention de passer à l’acte ?
    5. Idéation suicidaire active avec scénario précis et intention de passage à l’acte
    Avez-vous commencé ou fini d’élaborer un scénario détaillé sur la manière dont vous voulez vous suicider ? Avez-vous l’intention de mettre ce scénario à exécution ?

Voir le document complet

  • Que faut-il faire ou ne pas faire ?
    Il est utile d’avoir en tête les comportements à éviter et à favoriserface à une personne ayant des pensées suicidaires. Tu trouveras des exemples précis sur cette page.
  • Il existe aussi le Plan de sécurité : un protocole élaboré avec un professionnel, qui définit à l’avance quoi faire, qui appeler, où aller dès que les pensées suicidaires apparaissent.
    Ce plan peut inclure des numéros de téléphone, des stratégies de régulation émotionnelle, des personnes de confiance à contacter.
    Le fait de l’avoir déjà réfléchi avant la crise permet de gagner un temps précieux et de ne pas rester seul face à l’urgence.

    Tu trouveras sur cette page des éléments pour t’aider à construire ce type de plan

Conclusion

Ce n’est pas un sujet facile.

J’espère que les réflexions et les ressources que je t’ai partagées dans cet article et cette vidéo auront pu t’inspirer et t’enrichir.

Si tu as envie de poser des questions ou de t’exprimer sur ce sujet, tu peux utiliser l’espace des commentaires en bas de cette page.

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Et comme d’habitude, je reste à ton écoute si tu sens que tu as besoin de soutien et d’accompagnement.

Tu peux me contacter directement.

Toutes mes coordonnées se trouvent sur cette page :

Dans tous les cas je t’encourage chaleureusement à ne pas rester seul(e) face à des souffrances ou une situation que tu ne sais pas comment gérer.

De tout cœur avec toi !

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